Uyuni et Sucre

A Colcha K, nous avons quitte notre itineraire afin de rejoindre Uyuni en bus. Un bus qui a traverse le salar a la nuit tombee. Sans repere dans le noir, le chauffeur a trace directement sur les lumieres de la ville... Mais il n y a pas de sortie de salar de ce cote la. ! Ce sont les passagers qui ont reagit en criant "A gauche, a gauche, vers Colchani !". Apres plusieurs arrets afin de verifier le cap, c est une cabane d exploitation de sel qui a permis de retrouver le chemin. (la situation, avec les passagers guidant le chauffeur, etait tres drole :o)

Arrives a Uyuni, nous avons souffle un peu avec Chad... Retrouve par hasard, nous l avions croise au Perou. Un americain parti de chez lui en Alaska afin de rejoindre la Patagonie a velo (deja 25.000 km en 1 an et 3 mois). Cette etape a permis egalement de preparer la suite de notre parcours, la traversee du Sud Lipez. Douze jours de desert nous attendent. Avec l aide d expatries (un grand merci a Sebastien, Stephane et Eric) nous avons mis en place une petit logistique, afin de nous faire deposer des colis de nourriture sur l itineraire. Il nous a fallut prevoir en quantite suffisante :

- 1.9 kg de nouilles chinoises

- 3.3 kg de cereales
- 4.5 kg de biscuits sucres
- 3.2 kg de biscuits sales
- 1.8 kg de mixte cacaouettes, raisons sec, feves...
- 0.6 kg de bonbons
- 0.7 kg de barres energetiques
- 0.3 kg de jus en poudre 

Nous avons egalement rejoins, pour quelques jours, Sucre a plus basse altitude, au climat plus agreable, afin de pouvoir se reposer et recuperer... Et surtout, retrouver un visage humain. Car la traversee de l Altiplano a tout de meme ete bien eprouvante. Petite capitale de la Bolivie, Sucre est une jolie ville coloniale toute blanche et moderne (comparee au reste du pays). Nous en avons aussi profite pour remettre un peu en etat notre materiel, reparation des pantalons, des chaussures... Mais ce qui nous a cause le plus de soucis, est notre tente...

En effet, notre tente, une Taurus Ultralight de Vaude, nous fait rager depuis l Equateur ! Les fermetures eclair des portes (deja reparees, puis changees au Perou pour l interieur), sont inutilisables. C est en rampant sous la porte que nous devons en sortir. Apres avoir cherche a en acheter une nouvelle, sans trop de succes, nous avons fait remplacer les fermetures eclair par des bandes de velcro.

Nous reprenons la route demain, pour deux semaines de desert a travers le Sud Lipez afin de rejoindre le Chili. Pas de nouvelle avant d atteindre ce nouveau pays.

Sabaya - Coquesa - Colcha K

De Sabaya, nous avons rejoins le village de Coipasa, porte d entree du premier salar, que nous attendions avec impatience. Perche sur sa presque-ile, nous l avons rejoins en faisant nos premiers pas sur le sel dans l apres midi. Rapidement, nous nous sommes retrouves face a une grande nappe d eau. Ce n est pas ce qui nous a arretes, nous avons chausse les tongues pour 3 kilometres, les pieds dans l eau. Le lendemain, du village, nous sommes partis a l aube afin d affronter les plus de 40 kilometres de sel qui nous attendaient. Apres deux heures de marche, nous avons trouve le salar de Coipasa immerge. Les tongues aux pieds, dans l eau glaciale, nous avons du avancer sur plusieurs kilometres dans un paysage ireel et fantastique. Nous avons fini cette journee, les jambes irritees par le sel, le visage brule par le soleil, le pantalon et les chaussures durcies (du au sel). Epuises, nous avons trouve l hospitalite une fois la rive atteinte.

Les deux jours suivants, fatigues, nous avons fait des petites etapes afin de recuperer et nous en avons profite pour visiter le site archeologique d Alcaya, ou de nombreuses momies dorment toujours dans les caveaux et chullpas (tombes), ainsi que les vestiges d une ancienne civilisation. Puis nous avons tourne autour du volcan Thunupa culminant a 5432 metres d altitude, pour arriver jusqu au village de Coquesa sur les bords du salar d Uyuni.

Nous sommes partis pendant deux jours afin de grimper sur le volcan jusqu au sommet Cerro Colorado a 5150 metres. En s approchant, les couleurs ocre, verte, rouge, jaune, blanche et noire resplendissaient davantage. C est, par un pierrier geant, que nous sommes descendus dans le cratere afin d effectuer une belle boucle jusqu a Coquesa.

Puis, est venu le moment de traverser le grand salar d Uyuni, ou nous avons passe les trois jours suivants. Apres 40 kilometres, nous avons rejoins la fameuse ile Incahuasi. Plus sec, ce salar s annoncait plus facile, mais nous avons crame sous un soleil de plomb. Sur l ile, nous avons passe la nuit au petit refuge offrant une magnifique vu sur le coucher de soleil. Le lendemain, une journee plus courte nous a conduit sur l ile sauvage de Phia Phia ou nous avons bivouaque en compagnie des chinchillas. C est au troisieme jour que nous avons atteind la terre ferme, mais sans nous desaler completement, car nous avons passe la nuit dans un bel hotel de sel. Le hasard nous a fait croiser deux Francais de Paris, rencontres lors des Soirees Trek (les soirees pour les passionnes de la marche ;o).

Et comme tout le monde, nous avons fait dans le salar, une serie de photos en trompe l oeil.

  

Le dernier jour, nous avons marche jusqu a Colcha K en traversant des champs de quinoa, fin de l etape des salars. De la, nous avons rejoins Uyuni en bus pour s y reposer et preparer la suite.

Sajama - Macaya - Sabaya

Charges, les sacs-a-dos pleins de nourriture pour sept jours, nous sommes entres dans le parc du Sajama par l Est afin de pouvoir faire le tour du volcan. Culminant a 6542 metres d altitude, il est le plus haut sommet de Bolivie. Pendant un peu plus de deux jours, nous avons parcouru ce parc, aux paysages enneiges avec egalement les volcans jumeaux Parinacota et Pomerape, ainsi qu aux ravissantes eglises en adobe. Au petit village de Sajama, nous avons profite des sources chaudes avant de commencer notre longue traversee de l Altiplano. 

De la, nous avons pris la direction du Sud en longeant la frontiere Chilienne. Lorsque nous avons atteind Macaya, au bout de deux  jours de marche, sur de longues lignes droites au milieu des vigognes et des lamas, nous avons eu le sentiment d arriver au bout du monde. Une magnifique cordillere se dressait face a une lagune, habitee par des flamants roses. Apres la traversee du Rio Lauca, a gue, nous sommes rentres dans un paysage fantastique aux milles couleurs, ou nous avons passe en journee des hameaux sans habitant, des pampas arides et seches, des dunes de sable et des petits salars. 

Tous ces jours, nous avons affronte des temperatures fortes jusqu a 40°c la journee, alors que les nuits, le thermometre chutait en dessous de 0°c. Puis, pendant deux jours, le ciel s est noirci en fin d apres midi. Ce fut impressionant dans cette immense etendue haut perchee. Heureusement, nous ne nous sommes pris que la bordure des orages et quelques greles sur la tete.

Apres une semaine de bivouac plus beaux les uns que les autres, nous avons trouve restaurant et hotel (avec douche chaude, ca a fait du bien !) a Sabaya, une petite ville etape qui nous a servis de ravitaillement avant de repartir pour les salars.